mardi 29 décembre 2009

Le nom du bal perdu, festival des oubliés.

A la fin de l'année, on voit fleurir les "best of", façon paresseuse de combler le temps dédié aux "Fêtes" et de sélectionner quelques morceaux choisis. Ce blog inauguré le dimanche 23 Novembre 2008, n'a commencé à accueillir des commentaires que vers la fin du mois de janvier. J'ai sélectionné quelques titres et quelques extraits de cette période pour cette fin d'année. On reconnaîtra peut-être les traces d'une actualité que le temps ensevelit dans ses strates. Si on est intéressé, le lien permet d'accéder à l'article complet.

mardi 25 novembre 2008 les harpies et les matadors

Martine, nonobstant ses qualités et son potentiel n'a réussi à démettre son adversaire que grâce au mariage des carpes, des lapins, des sangliers et des perroquets prêts à s'arranger joyeusement de leur propre cacophonie pourvu qu'on parvienne à couper le sifflet à la ravie de la crèche, la madone des médias .

jeudi 4 décembre 2008 Moloch, le retour

Le dernier des jeux jouissifs est de se munir d'une bestiasse énorme, dressée à retourner à coups de mufle baveux tout attribut un peu intime (sac, duffle coat) appartenant à une espèce délicieusement tendre, j'ai nommé le collégien ordinaire afin de le tétaniser de terreur, déguster ses piètres protestations d'innocence, se rincer l'œil en le contraignant à grelotter en slip sous le regard effaré de ses supposés complices, puis à remballer son attirail en ricanant des pleurnicheries offusquées sur les dégâts occasionnés par la partie de rigolade, et faute de pouvoir embarquer la vermine pour la passer à la tenaille et à la roue, (on n'a pas encore le droit sans quelques grammes de preuve), conclure par l'injure ultime : "salut les filles" (= à bientôt les pédales).

mardi 9 décembre 2008 La première fois, je n'ai rien dit

La première fois, j'ai cru qu'il s'agissait de l'annonce d'un téléfilm. Sirène d'alerte à la bombe, voix caverneuse annonçant qu'un enfant a été enlevé, descriptif de la femme soupçonnée de l'enlèvement, consignes délivrées à la population : ne pas agir mais appeler la gendarmerie, le tout parfaitement sinistre. Hélas, le message réitéré à l'impromptu et à un rythme soutenu, au milieu du programme de radio n'est pas fictif. Je ne sais pourquoi, cela me glace. Non le fait divers lui-même, mais l'utilisation des ondes pour diffuser un appel à délation, en utilisant un son connoté couvre-feu, course vers les caves avant le blitz. Une préparation, un entraînement en quelque sorte pour ce qui nous attend lorsque France Audiovisuel deviendra une annexe du Ministère de l'Intérieur ?

mercredi 24 décembre 2008 Abstracteurs de quintessence

Je viens de faire un petit tour dans la blogosphère en glissant de lien en lien. De poèmes en vidéos, de dessins en notes de musique, d'humour en humeur, quelle galerie ! Pourquoi se fatiguer désormais? La planète entière s'invite dans notre chambre. Un petit clin de clic, et nous plongeons tel l'aigle royal sur une proie ainsi capturée, consentante et roucoulante.

En cette année (soit disant ) consacrée aux préoccupations écologiques, j'avais déniché un petit bouquin qui développait quelques exemples instructifs et une métaphore (reprise ad nauséam depuis)

dimanche 28 décembre 2008 Sautons du bocal, ça chauffe!

(...)si on plonge une grenouille dans une eau bouillante, elle va tenter de s'extirper du sale jus; en revanche si elle est plongée dans une eau froide sous laquelle est sournoisement allumé un feu, elle s'ébat avec plaisir, puis la chaleur l'endort et elle finit par se figer, bouillie à l'insu de son plein gré. Nous nageons toujours mais sommes -nous déjà cuits ?

Ayant inauguré l'année en allant assister à l'avant-première du film Che l'Argentin, un petit morceau d'utopie en guise de bonnes résolutions

jeudi 1 janvier 2009 Les noces du Che et de Sainte Utopie

La Révolution cubaine avant de s'avachir et s'obscurcir avait suscité dans le monde entier l'espoir que le système mafieux qui est le jumeau de l'ombre du libéralisme, l'exécuteur de tous les coups foireux de l'Empire, allait enfin être ramené à la lumière et comme tout vampire s'y dissoudre. Espoir déçu. Trop de transfusés du démon par morsure insidieuse participent et collaborent.
Pourtant, voilà bien ce qu'il nous faudrait. Une année de dissolution de toutes les camorras et pour commencer balancer dans des bains d'acide toutes les pétoires que nos mâles ornés des fameuses cojones arborent en sautoir sur tous les théâtres du monde. Interdiction absolue des armes. Expurgation totale. A mains nues, les pugilats s'épuiseraient assez vite et auraient l'insigne avantage de laisser les non pugilistes hors champ des gnons.
Sainte Utopie, priez pour nous. Ainsi soit-elle (la nouvelle année).

Bien entendu rien de tel n'est arrivé. Au contraire, les tribus de l'Omo dont l'art de l'ornementation du visage et du corps est inouï ont été pourvues en kalachnikovs

vendredi 2 janvier 2009 Tribus de l'Omo

Chaque fois qu'il neige on a droit aux mêmes ritournelles. Cet hiver ce sont les Eurostars qui sont restés en rade

jeudi 8 janvier 2009 Bouffes de neige

Neige et verglas. Longue plainte recueillie par les médias de tous ces coincés, contraints d'immobiliser leur véhicule et de dormir dans des abris de fortune. Personne, jamais, ne se réjouit d'un peu d'aventure survenue, de l'excellent prétexte pour abandonner sa routine, de l'occasion fortuite et néanmoins délicieuse de prendre langue avec des inconnus et qui sait de rencontrer sinon l'âme sœur (qui croit encore à cette fable ?) du moins une pétillante et troublante apparition, même fugace, relançant un brin le manège libidinal. Tout est désormais vécu sur le versant tragique. Alors que, à part la mort des SDF tout le reste est dérisoire. Il est quasi indécent d'étaler ces minuscules misères quand on sait qu'ailleurs des êtres sont déchiquetés, affamés, terrorisés. Et les cris d'orfraie des pauvres chéris qui se gèlent un peu le cul entre Aix et Marseille, ça me donne le goût de filer des baffes. Je hais les journalistes et les crétins qui se prêtent à cette gabegie de verbiage. Mais je hais plus encore les fous furieux des deux bords qui ont relancé la machine de guerre, là-bas, du côté du Mont des Oliviers. Je n'ai plus envie de signer quelque pétition que ce soit. Marre! Ceux qui actionnent les rockets et les obus s'en foutent totalement. Je ne veux pas participer davantage à ce rituel : ils s'entretuent, nous nous indignons and so what ?

La prédominance de la guerre dans l'imaginaire humain est singulière. Obama, on avait cru en en lui, on lui a même refilé le prix Nobel de la Paix. Hélas, pour l'instant ça ne bouge pas beaucoup dans ce sens

samedi 10 janvier 2009 Volontaires de la Paix

Il est certain que le monde entier attend d'Obama qu'il adopte une attitude de retrait. Stop war, please, Mister Président! Soyez le premier président américain à introduire dans votre pays et ainsi dans l'orientation spirituelle du monde le dégoût des armes, l'interdit absolu du meurtre sous quelque prétexte. Soyez celui qui donnera à l'Organisation des Nations Unies la latitude de porter haut sa mission et ses buts.
Organisez une armée de dissuasion formée d'un mur vivant de volontaires de la paix. Nous avons un droit d'ingérence absolu ! Ça fait soixante ans que la question israélo -palestinienne nous empoisonne. Créons une fédération de deux Etats, contraints, sous contrôle international de vivre en paix. Et ceux qui ne pourraient le supporter seront priés de s'exiler. Cela semble plus juste que la situation actuelle qui force ceux qui souhaitent vivre normalement à s'extirper de ce bourbier, exportant par là même la haine et le ressentiment.

En fait, j'ai commencé à attirer un lecteur, mais quel ! Christophe Borhen soi-même que j'avais honteusement attiré sous l'arbre en recopiant ses réponses au fameux questionnaire et en apposant les miennes

jeudi 22 janvier 2009 Questions fameuses


Puisque Obama était élu et qu'une femme, Nancy Pelosi occupait le poste de présidente de la Chambre des Représentants, je formulais un voeu pieux

mardi 20 janvier 2009 Adieu au vieux monde des mâles pâlichons

Il est temps de laisser le vieux monde des mâles imbus de leur supériorité de pâlichons et de détenteurs de testostérone pour entrer dans une combinatoire plus subtile des forces et des talents de l'espèce. Un peu d'optimisme ne nuit pas.

L'addiction au blog peut provoquer quelques états d'âme

mardi 13 janvier 2009 Léger blues

Infernal ! Je pianote disent les dilettantes, je surfe, je swingue, bref je prétends m'amuser et contrôler mes délires. En fait, je lutte pied à pied, mano à mano. Tous les jours le monde m'assaille. Or je ne cesse d'osciller entre le désir de fermer mes écoutilles pour m'enfoncer dans les eaux profondes du silence indéfectible et l'obsession de ne manquer rien d'essentiel dans tout le brouhaha émis sur cette planète, sachant que je n'occupe qu'une infime portion de la croute terrestre et plus infime encore de la gamme des ondes qui voyagent. Je reçois et dois transmettre mais à qui ? Je lis et ne sais dans quelle case de mon magasin à pensées je dois ranger ce nouvel archivage. Le monde virtuel est décidément celui de la mégalomanie (la possibilité d'atteindre le monde entier) et du misérabilisme (hou hou, y'a quelqu'un ?). A la fois envahie, la planète dans mon salon et plus seule que jamais.

Nous avons eu droit à quelques soucis d'approvisionnement en électricité dûs aux aléas climatiques, une tempête qui a ratatiné des arbres et endommagé divers réseaux

lundi 26 janvier 2009 Retour vers le futur

Interruption momentanée de l'image et du son. La fée électricité ayant pris quelques coups de matraque, elle nous a laissé tomber sans vergogne et alors à nous les repas aux chandelles et la bouillotte pour les draps glacés. Plus de nouvelles du monde. Expédition pour dégoter d'antiques piles à transistors. Eh bien c'est impressionnant cette addiction au bouton électrique, ce sentiment d'abandon lorsque nos écrans restent noirs, que le portable refuse de porter et que le fixe reste obstinément muet. Or nous savons que cela n'est que momentané. Qu'en serait-il si une catastrophe majeure détruisait ces sources d'énergie et de connexion qui nous sont devenues aussi essentielles que l'eau et l'air (enfin, il ne faut pas exagérer). Assisterions-nous à un pic de dépression, des sauts du haut des étages, des meurtres par décompensation soudaine de psychorigides auparavant canalisés via les jeux video de destruction massive ? Ou bien verrait-on les rues et les cafés se gorger d'anciens zombies enfin désintoxiqués, les jeux de séduction réemprunter les voies de la chair en direct, et les recherches en énergie renouvelable exploser ?
Pour l'instant les amoureux des arbres pleurent les massacrés et les pianoteurs de messages hasardeux repartent de plus belle à l'assaut de la montagne sacrée.

Si je l'avais inauguré au tout début du mois de janvier, j'aurais dû achever cette semaine mon numéro 52. Or je n'ai commencé que le

dimanche 22 février 2009 Le vent des blogs 1

Je ne possédais pas très bien la technique du lien et je n'avais pas envisagé de sous-titre. On y rencontre déjà ceux avec qui j'ai gardé intact le plaisir de l'échange. La liste s'est allongée par la suite, mais ils m'ont permis de commencer à tisser mon petit morceau de toile, je les en remercie au passage
Pour conclure cette modeste compilation un zinédit

mercredi 18 février 2009 L'homme du futur.


Photo 1
La plage des fées ZL
Photo 2 Tribus de l'Omo Hans Sylvester
Photo 3
Boum errant ZL


13 commentaires:

JEA a dit…

"C'était tout juste après la guerre,
Dans un petit bal qu'avait souffert.
Sur une piste de misère,
Y'en avait deux, à découvert.
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

[Refrain] :
Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien...

Ils buvaient dans le même verre,
Toujours sans se quitter des yeux.
Ils faisaient la même prière,
D'être toujours, toujours heureux.
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

[Refrain]

Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis.
Le soir tombait dessus la piste,
Sur les gravats et sur ma vie.
Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait,
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y avait tant de lumière,
Avec eux dans la rue,
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu.
Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien."

Prax a dit…

Lucider/lucifer
tu vides ton enfer ?

claire a dit…

Belle sélection, belle écriture, belle pensée. Mais la Sainte-Utopie de l'homme-grenouille futur n'est pas très dansante ;-) heureusement il y a cette fée avec sa couronne de fleurs qui est un vrai soleil ! Merci Zoë et un tout bon festival 2010 !

Sophie K. a dit…

Sympa, ce petit melting mix... j'avais lu certaines choses, j'en ai découvert d'autres avec plaisir.
C'est bizarre, le temps sur le web. J'ai parfois l'impression que ça fait beaucoup plus d'un an que tu as ouvert ton blog...
(Biz !) :-)

Zoë Lucider a dit…

@JEA, merci pour l'intégrale
@Prax, je brade à vil prix
@Claire, j'aime beaucoup cette femme soleil, mais il faut aller sue le site, ils sont tous merveilleux.
@Sophie K,bravo pour l'absorption, c'est un peu estouffade, mais c'est l'époque non ? Moi aussi j'ai cette impression d'être sur le ouèbe depuis le temps ... du bal perdu :-)

mon dieu aussi a dit…

Ah ben ça ! Y a qu'un an qu' t'es sur le ouèbe ?... J'aurais pas cru... Mondieumondieumondieumondieumondieu !
Que l' temps passe vite... (soupir)

madame de K a dit…

Mââme Zoë je crois que tu t'es trompée... c'est en novembre 2008 et pas 2007 que tu as démarré... Parce que sinon attendre plus d'un an le premier commentaire, pour quelqu'un de si merveilleux, ça aurait été trop bizarre ;-)
Sinon j'ai pas tout lu mais je vais revenir (c'est l'heure de l'apéro ;-°)

Zoë Lucider a dit…

@Mon Dieu aussi, pourquoi viens-tu si tard, pourquoi m'as-tu abandonnée.
@Mâme de K, heureusement que ton oeil encyclopédique a tout noté, je vais rectifier. Bon apéro donc et reviens faire un p'tit coucou

Dexter a dit…

Zoë, bonne idée !
moi aussi je vais faire un best of de mon blog !!!
je vais aussi faire l'année de zappings.
peut-être aussi les making-off, parce les lecteurs de blog n'imaginent pas tout le travail en coulisses...

Zoë Lucider a dit…

@Dexter, oh certes, les lecteurs n'imaginent pas. D'autant que votre blog intitulé "mon blog" est en fait un collectif et vous devez prendre soin de vos contributeurs. Faites-nous un making of

Frédérique M a dit…

Alors Bon anniversaire Zoé. Moi je l'ai fêté le 27 décembre et c'est vrai que je te pensais sur la toile depuis plus longtemps ! Bonne idée ce best of, mais tu as beaucoup de bonnes idées :0)

sophie a dit…

Cher Zoë, je te souhaite une bonne fin d'année 2009... Celle qui s'annonce risque fort de mobiliser notre courage, aussi, mettons du terreau au pied de ton arbre, préservons-le tous ensemble...BàToi.

Zoë Lucider a dit…

@Fredaime, que l'année te soit douce et fertile en écritures. En espérant qu'on se fera une tite fête quelque part.
@Sophie, merci pour cette attention pour l'arbre. Nous sommes nombreux à veiller, ne perdons pas la gniaque. Biz