lundi 18 avril 2016

La langue française est riche

Je transmet ce qu'une amie m'a fait parvenir par courriel. Oui les animaux ont tous leur langage propre et des verbes qui les caractérisent. Quand j'étais petite mes sœurs et moi avions été envoyées en vacances dans une ferme. On nous imposait des siestes qui nous ennuyaient, n'y étant pas habituées. Alors nous jouions à imiter les cris de tous les animaux que nous côtoyions pour la plupart pour la première fois. Nous ignorions cependant les termes employés pour les nommer. 
La langue française est riche !
Dommage que beaucoup de ces verbes soient tombés dans l’oubli !
 


Le chien aboie quand le cheval hennit 
et que beugle le bœuf et meugle la vache,
l'hirondelle gazouille,
la colombe roucoule et le pinson ramage.
Les moineaux piaillent,
le faisan et l'oie criaillent quand le dindon glousse.
La grenouille coasse mais le corbeau croasse et la pie jacasse.
Et le chat comme le tigre miaule,
l'éléphant barrit,
l'âne braie, mais le cerf rait.
Le mouton bêle évidemment et bourdonne l'abeille.
La biche brame quand le loup hurle.

Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là mais sais-tu ?
Que si le canard nasille, les canards nasillardent !
Que le bouc ou la chèvre chevrote.
Que le hibou hulule mais que la chouette, elle chuinte.
Que le paon braille, que l'aigle trompète.

Sais-tu ?
Que si la tourterelle roucoule,
le ramier caracoule et que la bécasse croule,
que la perdrix cacabe,
que la cigogne craquette et que si le corbeau croasse,
la corneille corbine et que le lapin glapit quand le lièvre vagit.

Tu sais tout cela ? Bien.
Mais sais-tu ?
Que l'alouette grisolle,

Tu ne le savais pas. Et, peut-être, ne sais-tu pas davantage
que le pivert picasse.

C'est excusable !
Ou que le sanglier grommelle, que le chameau blatère
Et que c'est à cause du chameau que l'on déblatère !
Tu ne sais pas non plus peut-être que la huppe pupule
Et je ne sais pas non plus si on l'appelle en Limousin la pépue parce qu'elle pupule ou parce qu'elle fait son nid avec
de la chose qui pue.

Qu'importe ! Mais c'est joli : la huppe pupule !
Et encore sais-tu ?
que la souris, la petite souris grise : devine ?
La petite souris grise chicote ! Oui !

Avoue qu'il serait dommage d'ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir, que le geai cajole !"

lundi 4 avril 2016

Meuson !


C'est le printemps comme chaque année le réveil du jardin m'émerveille.
Envie de partager un peu de douceur.



Les chats sont plus volontiers dehors (ce n'est pas un mal!)


Le forsythia entame le bal.


Les soucis se font légers


Les pâquerettes sont à leur  apogée


Le prunus est insolent de splendeur 
















 le céanothe déploie son plus bel azur





Les lupins ne sont pas encore là, j'anticipe (avec une photo du printemps dernier)



 Et le soir, il fait encore trop frais pour rester dehors, on rentre se reposer après avoir retourné quelque plate-bande ou tondu l'herbe déjà si haute (oui c'est aussi ça le jardin).


Contrairement à ce que pourraient donner à croire ces photos, la maison est confortable, très grande mais très modeste, je suis la reine de la récupération et du recyclage. Le jardin est le produit de vingt années d'ajouts et plus foutraque qu'il n'y parait. La maison est le lieu que je retrouve avec gratitude après chaque voyage. Je plains profondément ceux qui n'ont pas d'espace personnel, privé. J'ai vécu dans toutes sortes de logements, de chambres de bonnes en studios misérables au joli temps de la dèche étudiante, mais j'ai toujours eu un lieu dont je pouvais fermer la porte. Cette maison était une bergerie dont il a fallu déloger le purin et les toiles d'araignée, qui a demandé beaucoup de travail et qui en nécessiterait encore beaucoup si nous voulions fignoler l'intérieur et surtout entretenir l'extérieur mais elle est un abri solide, il y fait chaud l'hiver et frais l'été, nous pouvons y recevoir enfants et amis. N'est-ce pas l'essentiel ?   

Le titre fait référence à ET qui prononce ainsi "maison". C'est une plaisanterie familiale 


mardi 22 mars 2016

Qu'est-ce qu'elle dit Zazie ?



Trouvé chez Thomas Vinau
"En 1998, 26 minutes de télévision avec Jean Echenoz, Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Pascal Quignard... Archive infiniment précieuse, de la lave... et ce n'est plus aujourd'hui qu'on aurait le droit de faire ça..."
Parler de littérature en dégustant modestement, sans chichi une soupe.

dimanche 13 mars 2016

Debout !

Le temps passe , la vie passe, passe le temps.
Une très méchante grippe m'a empêchée de me régaler de mon petit voyage à Florence. Il faisait un temps de chien, l'avion m'avait rendue sourde d'une oreille, je toussais et mouchais sans discontinuer (pas très agréable pour mes compagnons de séminaire, tous très gentils fort heureusement ). Rencontré quelques sympathiques activistes dont cette jeune femme grecque qui s'occupe de mettre sur pied une coopérative pour permettre aux réfugiés de s'organiser de façon autonome Il faut dire que la Grèce paie très cher d'être sur le chemin de l'Europe, alors que des barbelés et des murs s'instaurent pour empêcher les flux de familles, qui fuient les désastres syriens et irakiens, de pénétrer vers l' Europe des nantis . Ceux de l'Est qui sont les plus déterminés, devraient se rappeler les murs qui les ont tenus prisonniers dans leur propre pays pendant plus de 40 ans. Quant aux autres, ils ont vécu un exode ou un autre au cours du dernier siècle. Les Grecs eux, déploient le peu de moyens qu'ils ont pour venir en aide à tous ces malheureux. Honte à la pusillanimité de nos pseudos gouvernants. 

Eu le temps quand même d'aller rendre visite à la ville. Bref aperçu elliptique : le fameux Ponte Vecchio, coucher de soleil sur l'Arno et Gepetto et son enfant de bois. Les vitrines de Florence sont toujours aussi merveilleuses. Je n'ai pas pu en accumuler un florilège, je ne marchais pas seule et c'est toujours un peu compliqué de ralentir le rythme selon ses propres envies. C'est pour ça que j'aime bien me promener seule... aussi.






A mon retour, plus grippée que jamais, je n'ai pas pu aller à la fête des femmes. Une petite compensation cette interprétation par la Compagnie Jolie Môme de l'hymne consacré .





Le lendemain grande manif contre la loi El Khomri, c'est pratique de faire porter par les ministres femmes les lois les plus impopulaires. Un hasard ? Je ne crois pas. Je voulais en être. Il pleuvait, j'étais frigorifiée, je me suis contentée de regarder défiler une partie du cortège puis je suis allée chercher refuge au chaud.

Foule-manif.jpg

Bien aimé le slogan "Vous pensiez vraiment qu'on allait rester sur twitter ?". Et encore "Rose promise, chomedu". Florilège ici
 
Le surlendemain, médecin, antibiotiques -une entorse à mes habitudes anti médicamenteuses mais il y a des limites à l'obstination-. Dix jours au bord de l’asphyxie, ça use. Ça va  mieux  merci.
Le printemps encore timide panache ici et là ses couleurs toutes neuves. Allons, l'hiver est derrière nous. Pour le reste...

lundi 22 février 2016

Quelques heures en bonne compagnie

La première des douze nouvelles du recueil que nous a  concocté Frédérique Martin donne le ton. Nous entrons dans un monde où on peut vendre sa mère (Le désespoir des roses), venir interviewer un candidat au suicide sans pour autant le dissuader (Dites nous tout), se marier juste après avoir surpris son futur avec sa meilleure amie dans une position sans équivoque (Les alliances), choisir son futur enfant sur catalogue (Le fruit de nos entrailles), devenir star d'un jour dans un hyper sans avoir rien demandé, et être jetée en pâture aux envieux (Le pompon du Mickey) ou encore rendre visite à l'assassin de sa femme, et lui infliger non pas le spectacle de sa douleur comme le font la plupart des victimes mais la disséquer pour l’inoculer en retour. Frédérique Martin nous entraîne dans un univers impitoyable avec ardeur, humour et à revers des situations le plus souvent épouvantables avec toute la délicatesse d'une dentellière des émotions humaines. "Du pur malt et bien tassé" comme l'annonce la quatrième de couverture. J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus). Belfond
Couverture J'envisage de te vendre
Tout autre chose, mais également pétri d'humour, La joyeuse complainte de l'idiot. Michel Layaz. Éditions Zoé, 2004, réédition chez Points-Seuil, 2011. Points. "La demeure", comme son nom l'indique accueille des demeurés, c'est à dire des sujets qui ne sont pas parvenus à se dépouiller suffisamment de leur singularité pour se faire admettre dans le monde dit "normal". Ce lieu nous est décrit par un des résidents dans une langue extrêmement châtié, précise, car nous avons affaire à un amoureux des dictionnaires et à un fin observateur des personnages qui l'entourent. Les adultes, gardiens de cet univers, ont également trouvé refuge dans ces lieux pour cultiver en paix les manies les plus drolatiques qui les habitent. Madame Viviane veille,  reine de cette ruche où coule le miel de la bienveillance et où on prend soin de nourrir les pensionnaires des mets les plus délicieux. De sorte que leur départ (obligatoire après 21 ans) est un crève-cœur. Michel Layaz, par l'intermédiaire de ses "joyeux idiots" nous donne en pâture quelques unes des absurdités qui font le bonheur de nos normalités. Un délice! Je découvre cet auteur, je vais le visiter plus longuement.





Jane Campion  par Jane Campion Michel Ciment Cahiers du Cinéma,


 Une plongée dans la vie et l'oeuvre de cette cinéaste, une des rares femmes a avoir décroché une palme à Cannes pour la leçon de piano (1993). L'intérêt de l'ouvrage tient, outre à l'excellente iconographie, plus de 280 illustrations tirées des films de Jane Campion, aux entretiens qu'elle a accordés à Michel Ciment au fur et à mesure de la sortie de ses films. On découvre à la fois le processus de création, l'intrication entre sa vie et ses films qui sont soit directement inspirés de sa propre vie, soit des adaptations de livres qui l'ont accompagnés. C'est le cas de "Un ange à ma table" inspiré de la trilogie autobiographique de Janet Frame (To the Is-Land, An angel at my table,The Envoy From Mirror City). Je ne passerai pas en revue l'oeuvre de Jane Campion, le livre le fait très bien (empruntez le à la bibliothèque si vous ne pouvez vous l'offrir, c'est ce que j'ai fait), je vais juste vous livrer un passage de l'entretien du 23 avril 1993 à propos de la leçon de piano.
-Dans vos films la mort est liée à la nature , Sweetie meurt en tombant de l'arbre. Dans un ange à ma table, deux sœurs meurent en se noyant. Ici, Ada a presque péri dans la mer.
"Je n'y ai pas pensé, mais je vais tenter de trouver une réponse! Il se peut que ce soit toujours la même histoire : on croit  pouvoir contrôler la nature, et elle est plus forte que vous. Pour survivre, il faut faire une trêve avec elle, se montrer humble et accepter la part de nature qui est en vous. La volonté humaine peut devenir disproportionnée dans son rapport au monde. Enfant on croit être le maître du monde, et on apprend qu'on ne l'est pas, sinon on se prépare des temps difficiles".

Une petite citation pour conclure: Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ! (George Orwell)

Je pars quelques jours au bord de l'océan, m'oxygéner les neurones.

lundi 8 février 2016

De la civilisation

Comme je ne suis pas beaucoup venue ces derniers temps sur ce blog, si ce n'est pour éradiquer les commentaires pourris du billet précédent, je reviens avec quelques réflexions en vrac, inspirées par mes dernières lectures ou pérégrinations

"Contrairement à l’idée selon laquelle le mode de vie de la culture dominante est « naturel », les êtres humains ont vécu en petits groupes écologiques, participatifs et équitables, pendant plus de 99% de l’histoire de l’humanité."
Où l'on apprend si on ne le savait déjà les méthodes "douces" de Christophe Colomb (autoproclamé « vice-roi et gouverneur » des Caraïbes et des Amériques")  qui ont permis de faire passer la population des "sauvages " indigènes en trois ans de 8 millions à 3 millions. En 1514 il ne restait plus que 22 000 indigènes, et après 1542 ils étaient considérés comme éteints. Bel exploit!
Un article éclairant sur les soi-disant  bienfaits de notre si belle civilisation qui s'est exportée partout dans le monde au détriment des êtres humains qui n'envisageaient pas la conquête mais une vie paisible et dénuée de violence Retour sur : la civilisation Par Aric Mac Bay.
 
J'étais à Bruxelles et le contraste était particulièrement violent  entre le petit hôtel chaleureux où j'ai dormi, situé sur Place du jeu de balle, où se tient tous les jours le marché aux puces, et les folies mégalomanes du quartier du Parlement européen. Ce sont des gouffres à énergie qu'il faut chauffer ou refroidir à grands frais. Ce n'est nullement agréable, tous ces lieux sont calqués sur le modèle américain, tout est trop! On se perd dans les couloirs. Seul bon point à mes yeux une buvette où on trouve du café à 50 centimes et des sandwichs à deux euros. On aménage les prix pour ces malheureux députés. Enfin bref! Très civilisé!

A Paris, j'ai fait un petit saut dans une galerie de la rue Quincampoix (je n'étais pas repassée par cette rue que je connaissais plutôt comme haut lieu des "filles de joie"). Thaddée ne peut être qualifiée de fille de joie sauf si on donne à cette expression sa valeur littérale. L'exposition de ses collages "Les demeures de l'esprit " était délicieuse, son travail est d'une délicatesse inouïe. Quant à son univers, disons que cette jeune femme est un peu perchée et navigue entre des espaces temps improbables. Elle découpe de vieilles encyclopédies et réalise ses collages en associant ses captures selon une logique à elle seule connue mais qui procède d' un étirement onirique  entre passé et futur. Un trait d'union entre ces temps où le progrès s'enregistrait dans les encyclopédies pour les temps futurs et  notre époque de chamboulements incessants.



Thaddée a un très joli rire. J'ai eu le plaisir de bavarder quelques minutes avec elle. Nous avons évoqué ce bon Depluloin * dont nous devrions retrouver prochainement une compilation des billevesées sur un site. Je ne manquerais pas de signaler le déménagement si Thaddée nous alerte.   

Lu Pas Liev de Philippe Annocque ou comment entrer sous le crâne d'un simple d'esprit. Plus de repères, ni d'espace, ni de temps, pas de logique dans le déroulement, seulement le questionnement récurrent de Liev sur sa propre réalité. Liev ou plutôt Pas Liev place en abime toute certitude et nous sommes nous-mêmes sans cesse sur l'expectative. De quoi cet homme nous parle-t-il sinon des ruminations qui habitent tout à chacun, des spéculations que nous osons à partir d'éléments ténus de la réalité, des rêves absurdes qui nous visitent y compris les yeux ouverts.  Ce long monologue nous conduit vers une fin,  un peu comme des "Souris et des hommes", sauf que nous sommes avec George du début à la fin et qu'il n'y a pas de Lennie pour le protéger.

Pas Liev, Quidam éditeur, octobre 2015

Le spectacle  Ici les aubes sont plus douces  a eu lieu le dernier jour à Toulouse devant une salle largement occupée par des amis. . Nous sommes sur le front russe avec des femmes soldats, des femmes à peine sorties de l'enfance et plongées à corps perdus dans la guerre. La guerre fait paraît-il partie de la civilisationPerformance très puissante. A la fin, silence absolu! Un temps nécessaire pour émerger de l'énergie déployée par les acteurs dans ce combat perdu de la vie contre la guerre. Puis applaudissements chaleureux.

Le lendemain grande tablée avec ceux qui étaient venus de loin et avaient dormi sous notre toit. Nous avons pris notre repas  sur la terrasse. Décidément les hivers sont si doux. Trop ?

 
*Une de ses amies a publié des brouillons (était_ce une bonne idée?) mais le site devrait déménager. En attendant vous pouvez visiter son humour unique    

mercredi 27 janvier 2016

Merci madame Taubira

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"Fière. La Justice a gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s'y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue."
"Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit.". Ce sont vos commentaires à la suite de l'annonce de votre démission

Merci pour votre courage, votre rigueur, votre humour, votre profonde humanité. Votre départ sonne le glas d'un espoir de justice qui ne serait pas aux ordres.
Vous avez tenu jusqu'au bout, jusqu'à ce moment butoir où vous auriez dû défendre une loi que vous trouvez -a juste raison-  inique.
Toute la droite et une partie de la gauche pousse un soupir de soulagement.
Moi je suis un peu plus triste de constater qu'il y aura de moins en moins de voix pour faire entendre l'exigence de justice.
Vous ne quittez pas l'arène, j'en suis sûre, vous êtes à nouveau libre de parole. On a besoin de votre courage, celui qui vous a animée face aux quolibets indignes des députés et face aux multiples chicanes qui vous ont freinée dans vos projets de rénovation d'une justice encore  moyenâgeuse à bien des égards. Alors à bientôt.